Embaucher un nouveau collaborateur est un processus exigeant qui nécessite de trouver la perle rare. L’entretien d’embauche reste un moment clé pour jauger les compétences des candidats. Le recruteur doit alors préparer avec soin ses questions afin de révéler les motivations et les aptitudes de chacun.
L’art d’un questionnement approprié et d’une écoute attentive est indispensable pour discerner le profil idéal. Au-delà du CV, l’idée est d’explorer le parcours professionnel du postulant. Des mises en situation évaluent également ses qualités relationnelles et son sang-froid. Bien mené, l’entretien doit permettre une appréciation complète du candidat. Le recruteur doit éviter les écueils d’un interrogatoire stéréotypé. Son objectif reste de déceler les talents qui correspondront au poste.
Explorer le parcours : récit de vie professionnelle
Pour entamer l’entretien, le but est de retracer méthodiquement le parcours professionnel du postulant. L’idée est de repérer les expériences décisives qui l’ont construit.
Sur ces épisodes marquants, le recruteur peut inviter le candidat à raconter précisément en quoi ils furent formateurs. Par exemple, le récit d’un poste ayant nécessité de gérer une situation de crise peut illustrer le sang-froid et les qualités de leader du candidat dans l’adversité. De même, la conduite réussie d’un projet d’ampleur démontre ses facultés d’organisation, de fédération d’équipe et de conviction. Il est primordial de pousser le candidat à fournir des illustrations concrètes de ses aptitudes.
Les revers professionnels enrichissants méritent aussi d’être explorés pendant l’entretien. Un licenciement, un poste mal vécu ou un projet avorté peuvent, s’ils sont bien analysés par le candidat, prouver sa capacité d’autocritique, d’adaptation et d’apprentissage face à l’échec.
Analyser les compétences : technique, comportementale, managériale
Concernant compétences métier, il faut s’assurer que le candidat maîtrise les savoir-faire relatifs à la fonction. Par exemple, il est possible de demander au candidat de raconter des situations vécues démontrant ses connaissances techniques, “Comment procédez-vous lorsque vous devez mettre en place une voie veineuse ?”.
Les qualités comportementales et relationnelles du candidat (les stoft skills) sont tout aussi essentielles à explorer. Poser des questions sur sa gestion du stress, sa capacité à travailler en équipe ou encore l’empathie révèle des compétences précieuses. On peut par exemple le questionner comme tel “Donnez-moi un exemple de situation où vous avez dû faire preuve de patience ?”.
Pour un poste avec responsabilité (par exemple manager) il est pertinent d’évaluer les capacités d’encadrement du candidat via des mises en situation sur la gestion de conflit, la capacité et fégérer et à motiver ses équipes et sur l’organisation du travail.
Sonder la motivation : désir et ambition
L’entretien permet de déceler la motivation profonde du candidat à travers son désir pour le poste et son ambition. Il est intéressant de creuser les raisons qui le poussent à postuler, au-delà des aspects superficiels. Par exemple avec la question suivante : “Qu’est-ce qui vous motive dans les missions proposées par ce poste ?”. L’idée est de comprendre ses aspirations et ce qui donnerait sens à son engagement.
La capacité à se projeter concrètement dans le poste est également révélatrice. Plus largement, il est intéressant d’explorer l’adéquation entre les valeurs personnelles du candidat et celles de l’entreprise. En demandant “qu’est-ce qui vous tient à cœur dans votre travail ?” ou “quels aspects du métier vous motivent le plus ?”, on cerne sa quête de sens. L’objectif est de déterminer si ses aspirations et sa vision rejoignent l’ADN de l’entreprise, gage d’engagement s’il est recruté.
Mettre en situation : réactivité et posture
Les mises en situation permettent d’évaluer les capacités du candidat à résoudre des problèmes complexes. On peut par exemple lui présenter un cas client avec des exigences contradictoires et lui demander de réfléchir à voix haute pour trouver une solution. Ses capacités d’analyse, de synthèse et de prise de recul transparaitront.
De même, lui proposer un scénario de crise comme une cybe-rattaque et lui demander comment il réagirait face à cet imprévu stressant. Ses réponses révèleront son sang-froid et ses qualités de gestion de crise. On peut relancer avec des questions du type “comment maintiendriez-vous la continuité d’activité ?” pour approfondir. Il est aussi possible de soumettre au candidat une étude de cas avec des données contradictoires et lui demander quelles conclusions il en tire. Cela permet d’évaluer son esprit critique, sa prudence et sa capacité à ne pas tirer de conclusions hâtives. Des relances comme “sur quels éléments vous basez-vous pour affirmer cela ?” sont éclairantes.
L’objectif est de placer le candidat en situation dynamique pour observer son raisonnement face à des problèmes complexes, son sang-froid sous pression et sa posture intellectuelle prudente et objective.
Éviter les pièges d’un mauvais questionnement
Bien que toutes les questions aient leur importance lors d’un entretien, certaines formulations ou approches peuvent s’avérer contre-productives. Ci après, quelques éléments à ne surtout pas faire.
- Poser des questions fermées qui appellent une simple réponse par oui ou par non. Cela limite les informations obtenues sur le candidat. Préférer des questions ouvertes l’incitant à développer.
- Multiplier les questions décousues sans fil conducteur clair. Cela donne une impression d’interrogatoire désorganisé. Privilégier une progression logique dans les thèmes abordés.
- Adopter une posture de juge face aux réponses du candidat. Cela peut le déstabiliser et fausser l’échange. Garder une attitude positive et une écoute active.
- Tirer des conclusions hâtives sur des éléments isolés. Cela peut conduire à une évaluation faussée. Prendre le temps d’analyser l’ensemble pour se forger une opinion étayée.
- Poser des questions biaisées orientant les réponses du candidat. Cela fausse l’objectivité de l’évaluation. Veiller à la neutralité des formulations.
- Laisser place aux longs blancs ou au contraire couper la parole au candidat. Cela nuit à la fluidité de l’échange. Rythmer l’entretien et relancer avec tact.
En résumé, la qualité du questionnement conditionne la pertinence de l’évaluation du candidat. Un bon équilibre entre écoute, relances appropriées et progression fluide permet d’éviter les écueils d’un mauvais questionnement.
Un entretien d’embauche réussi commence par une exploration approfondie du parcours du candidat. Le recruteur doit identifier les expériences clés de sa carrière et les compétences associées. Il doit également cerner sa motivation profonde pour le poste à travers ses aspirations et sa projection dans le rôle.
Dans un second temps, le candidat est mis en situation sur des cas pratiques. Cela permet d’évaluer ses capacités à gérer le stress, résoudre des problèmes complexes et faire preuve de recul. Pour mener à bien l’entretien, le recruteur doit adopter une posture d’écoute active et un questionnement structuré évitant tout jugement hâtif.